2016, année bénie pour l'immobilier  Et 2017 ?

année benie pour l'imobilier

Il n’y pas si longtemps, certains n’hésitaient pas à prédire encore le pire et ne se lassaient pas d’an-noncer l’explosion imminente d’une supposée « bulle immobilière ». Rien de tel ne s’est produit. Au contraire, à la suite des sommets atteints en 2011, c’est le scénario de l’atterrissage progressif qui a prévalu. Après quatre années de stagnation baissière, les acquéreurs se sont lentement re solvabilisés. Le niveau historiquement bas des taux d’intérêt a fait le reste. Le moteur immobilier a redémarré.
Aujourd’hui, le marché hexagonal a augmenté de 3,1 % en un an. Le rythme des ventes s’accélère (+11,5 %). Les investisseurs et les primo-accédants ont retrouvé le goût d’acheter. Les délais de vente ont ralenti. La nouvelle croissance de l’immobilier paraît saine.
Si l’on porte son regard au-delà des hauts et des bas conjoncturels, on observe que les acheteurs avisés qui ont acquis un bien immobilier, il y a vingt ans à Paris (1997), voient aujourd’hui sa valeur multipliée par cinq ! L’immobilier confirme son rôle de « placement de père de famille », qui sur le long terme permet de consolider et d’ac-croître son patrimoine.

2017 Avant que les taux ne se desserent

Le passé n’a jamais dit l’avenir. 2017 ne sera pas forcément la réplique exacte de 2016. Pourtant,la dynamique devrait continuer de profiter aux acquéreurs. 
Il y a consensus chez les économistes pour estimer que les taux ne vont remonter que de façon progressive en 2017, et ainsi ne pas bouleverser la donne à court terme. L’agence France Trésor confirme son hypothèse de taux à dix ans : 1,25 % fin 2017, avec une moyenne de 0,9 % (contre 0,8 en ce début d’année). Du côté de l’activité économique, l’année 2016 s’achève sur une note positive, mais le signal n’est pas encore assez ample pour enflammer les prix. En ce qui concerne la période électorale qui s’ouvre, il est assez probable qu’aucun candidat ne s’aventurera à en¬rayer un secteur porteur d’emplois et de rentrées fiscales. Ainsi, une étude du Crédit foncier/CSA, parue début janvier, fait apparaître que 74 % des professionnels de l’immobilier sont optimistes pour 2017 et parient sur une stabilisation des prix

Un marché complexe à plusieurs vitesses

Ne prendre en compte que les chiffres nationaux, en données consolidées, et considérer que l’immobilier est en train de retrouver sa configuration d’avant-crise serait une erreur. Le marché s’est profondément transformé. Plus qu’avant, il est à plusieurs vitesses. Les écarts de prix entre les zones économiquement dynamiques et les autres se sont accrus. Paris, « ville-monde », est un marché qui s’autonomise toujours plus par rapport au reste du pays. Seules une demi-douzaine de métro¬poles actives (notamment Lyon, Bordeaux, Nantes...) et quelques micromarchés tirent l’ensemble. En revanche, de nombreuses villes, petites ou moyennes, ainsi que les zones rurales ou périphériques présentent des perspectives nettement moins encourageantes. Les investisseurs ont intérêt à faire preuve de discernement avant d’agir. Mais ils ont intérêt à agir

Charles Morin Gérant expatrissimmo et expert de l'immobilié pour les expatriés Charles Morin, expert expatrissimmo

Parole d'expert

Les prix repartent à la hausse, les taux aussi. Des villes émergent, d’autres stagnent... Comment tirer son épingle du jeu ?

Charles Morin (Expatrissimmo) : Charles Morin (Expatrissimmo) : Le premier point est qu’il faut travailler sur ses investissements à long terme et non sur des placements spéculatifs. Le second point est que l’investissement immobilier est souvent lié à un projet de vie ou à des événements majeurs de nos existences.

Les données purement immobilières s’entrecroisent avec des éléments plus personnels. Pour tirer son épingle du jeu, il faut bien mettre à plat ces différentes dimensions.

 Justement, comment faire, notamment pour les expatriés qui sont éloignés du marché immobilier hexagonal ?

Charles Morin (Expatrissimmo) : C’est vrai, la distance ajoute à la complexité des décisions. En premier lieu, parce que la connaissance que l’on avait du marché est parfois devenue obsolète. Ensuite dans le passage à l’acte d’achat lui-même, parce que les visites, les négociations, les éventuels travaux, le suivi de la gestion nécessitent de la proximité. Enfin, parce que les spécificités (fiscales et autres) de l’expatriation sont mal connues par de nombreux professionnels. La clé de la réussite : sélectionner les bons partenaires, capables d’une vraie écoute.